Les champs de la terre
Peinture
Note de l'artiste
"Dans la série, Les Champs de la terre, plus de forme centrale. L’espace s’organise comme un territoire vu de haut, avec des carrés, des chemins. Le signe est là comme dans les deux séries précédentes, il s’affirme, prend parfois tout l’espace."
Critique
par Emmanuel Dayde, Historien et critique d'art
Extrait les Champs de la terre 2006
La peinture d‘Anne Vignal sans ligne de fuite ni centre, étrangement décalée entre plein et vide, souligne voluptueusement cet écrasement de la finitude humaine que l’on retrouve dans l’encre chinoise... Cet art extatique paraît souscrire en toute liberté au « wu-wei » taoïste, ce non agir revendiqué par l’ermite qui vit retiré dans la montagne, parmi les oiseaux, pour se livrer à la contemplation. N’hésitant pas à emprunter au grand catalogue virtuel du XXème siècle, le bleu d’une piscine à David Hockney, la géométrie végétale et sensorielle d’un damier de Paul Klee, l’aveuglante lumière du sud à la touche aquatique de Matisse, ou encore l’irradiation d’un carré de couleur vaporeuse à Rothko, Anne Vignal n’en réalise pas moins ses propres éblouissements d’une petite cosmogonie à usage intime.